INVITATION TO NOISE #6 : Dix ans de Transgender Dysphoria Blues
Le 31 mars est la Journée internationale de visibilité transgenre, l’occasion de venir en soutien aux copaines tout en souvenait des souffrances dont iels sont victimes.
À cette occasion, Norman Brannon (TEXAS IS THE REASON) s’est entretenu avec Laura Jane Grace de AGAINST ME! sur son excellente newsletter, Anti-Matter.
À cette occasion, les deux célèbrent les dix ans de Transgender Dysphoria Blues, le meilleur album de AGAINST ME! à mes oreilles, et des traumatismes qui donné naissance au disque. Passionnant !
Place au bruit du mois de mars ! Bonne lecture !
Les albums du mois
UBIQUITOUS MEH! & HEIGHT KEECH “Only Blood”
Fat Cat Records - 2024
On ne commence pas par du “bruit”, mais par un projet très 90’s. La ligne de basse du titre éponyme de ce EP qui unit Luke Richards alias Ubiquitous Meh! et le producteur/rappeur Height Keech est typique de cette décennie. Avec les sons de clavier rétro, le groove, et la rythmique, je retrouve un peu l’énergie complètement folle de Simply Mortified, l’album de BS2000, mais sans être complètement hip-hop. J’aime beaucoup ce mélange de genre. En plus, les trois titres sont particulièrement réussis bien que trop courts !
USA NAILS “Feel Worse”
One Little Independent Records - 2024
Un truc que j’aime particulièrement avec USA NAILS, c’est qu’on n’est jamais déçu ! Si sur les premiers titres de chaque album, nous retrouvons facilement nos marques, la suite arrive toujours à aller sur des chemins non parcourus par le groupe anglais. Sa musique est toujours pleine de surprise, les compositions toujours surprenantes… Avec Feel Worse, le groupe nous montre qu’il a toujours des choses à partager et que la collaboration entre les quatre musiciens est toujours fructueuse.
GUILT GRIP “Guilt Grip“
Auto-Prod. - 2024
J’éprouve toujours une certaine excitation avant d’appuyer sur “play” lorsque je sais que le groupe que je vais écouter vient d’Océanie. Il y a là-bas un savoir-faire assez unique en son genre et, surtout, une énergie débordante.
GUILT GRIP est un groupe de noise rock qui vient de Nouvelle-Zélande, et l’excitation avant-coureur était bien justifiée : dès le martellement sonore de “Cato”, il était évident que j’allais passer un super moment à l’écoute de ce premier LP. Rage contenue, compositions endiablées, des soupçons d’indie-rock, plusieurs chants qui s’entremêlent ou qui prennent le relai, et un son de basse fuzzy à souhait, tout ce que j’entends me plaît ! Gros coup de cœur pour ma part !
Les tracks du mois
Le groupe autrichien MODECENTER revient au mois de mai avec un nouveau disque. Déjà deux extraits qui promettent un bon moment.
Pour rappel, MODECENTER est à l’origine de ce petit moment de perfection sonore.
L’année dernière, KARA DELIK nous avait servi 4 EPs de krautrock inspiré et élégant. Le groupe va venir faire un petit tour en France le 25 avril prochain au Supersonic (Paris). Ca a l’air grandiose en live !
GIRLS IN SYNTHESIS vient d’annoncer un nouvel album qui semble plus calme et posé, mais il y a toujours ces petites notes agressives et ce talent de composition que j’aime tant chez lui.
Neuf ans (!!!) après son premier disque, les stéphanois de LIKE WIRES reviennent. Le screamo’n roll à la BIRDS IN ROW a muté en quelque chose de plus musclé, mais toujours aussi rock’n roll.
Autre moment rock’n roll avec ce morceau bourru et burné de CELL PRESS. C’est sorti chez The Ghost Is Clear Records, gage de qualité !
Même label (entre autres), toujours rock’n roll, mais avec une facette ultra punk et une rythmique ultra rapide. J’adore ce titre du groupe italien STREBLA !
Je suis complètement passé à côté de la sortie du dernier LP de CRIPPLING ALCOHOLISM. Si tous les titres qui le composent sont aussi bons que ce “Ottessa”, l’album aurait mérité d’être dans ma sélection des disques du mois.
HUMAN WORTH est définitivement mon label de référence en ce moment, même lorsqu’il sort des disques qui, sur papier, ne me donnent guère envie, ces derniers m’emportent à chaque fois ! Le duo noise expérimental de Londres WARREN SHOENBRIGHT signe là un titre des plus incroyables de l’année. L’album est déjà dispo, je vais m’empresser de l’écouter attentivement.
L’excellent groupe WIPES vient de sortir un EP 4 titres. Ah la la, que c’est bon !
Récemment, un nouveau morceau de METZ est apparu sur la toile. Je ne suis pas très fan de ce que j’ai entendu (j’écouterai l’album tout de même), mais c’est l’occasion de republier la critique (culinaire) que j’avais écrite à la sortie du premier disque du groupe canadien.
Dans le rétro
METZ “Metz”
Sub Pop - 2014
Lors de la promotion du disque, la seule chose dont semblait se contenter les grands journaux c'est que METZ a signé chez Sub Pop Records, le label mythique. À en croire certains - pourtant autoproclamés référence musicale, il s'agissait du retour de Sub Pop alors que le label continue à nous fournir une quantité incroyable de disque depuis la fin des 90's. Alors oui, il était difficile d'étiqueter ces artistes comme le nouveau NIRVANA, mais ça y est, le label vient de sortir un disque avec des petits jeunes à chemise à carreaux, avec un nom facile à retenir, qui viennent d'un coin où il fait gris la moitié de l'année et qui font des gros larsens avec leur guitare. En gros, voilà comment certains journalistes avaient tendance à décrire METZ. Moi, et parce que le groupe canadien me tend une bonne grosse perche, je préfère comparer la musique du groupe au plat local de la ville dont ils ont emprunté le nom plutôt qu'à Nirvana. Oui ! Je préfère comparer leurs compositions à des quiches lorraines et l'album à un livre de recettes spécialisé dans ce plat.
On connait les ingrédients de base d'une bonne quiche : pâte brisée, œufs battus, lardons, fromage râpé et crème fraîche. Et bien ce livre de recette propose des variantes pas dégeu comme celle avec les oignons ("Wet Blanket"), celle avec les fines herbes ("Rats"), celle où l'emmental est remplacé par du maroilles ("Wasted") ou celle où tu remplaces les lardons par le jambon légèrement moins gras ("The Mule"). Tu as même les versions déstructurées ("Nausea"), mais ça reste une quiche lorraine.
J'aime la quiche. J'adore la quiche ! Mais, à force d'en manger matin, midi et soir pendant une semaine, je m'en lasse. Ça en deviendrait même écœurant. Ça n'empêche pas que je reviendrai volontiers piocher des recettes de temps en temps dans le livre mais de manière espacée.
À écouter sur : Bandcamp