THE AMAZING WEEK #51 : une légende de la BD est partie
Critiques de comics V.O. publiés entre le 21 février et le 13 mars 2024.
Un grand nom de la bande dessinée vient de nous quitter. Autant dire que l’homme de (bientôt) 45 ans ayant grandi avec le Club Dorothée que je suis a forcément nourri sa culture avec DRAGON BALL, le dessin animé tiré du manga d’Akira Toryama. Ce récit d’aventures dans cet univers farfelu m’a plu immédiatement, et je n’ai pas été déçu de redécouvrir tout cela en version papier, ajoutant fièrement des mangas à ma collection déjà bien garnies de comics.
Akira Toriyama nous a quitté.e.s à l’âge (bien trop jeune) de 68 ans. Son départ laisse un grand vide comme le montre la multitude d’hommages d’artistes de BD à travers le monde. Non seulement il avait su écrire et dessiner des mangas uniques dans son genre, arrivant à allier les différentes cultures de la bande dessinée en un style, il a su rassembler des enfants du monde entier et d’horizons lointains autour de ses histoires. J’ai l’impression que très peu de personnes sont parvenus à autant fédérer autour de leurs œuvres.
La carrière de Toriyama ne se résume pas seulement à DRAGON BALL, son style a marqué les jeux vidéos, et il a inspiré beaucoup d’artistes, notamment dans les comics. Jorge Jimenez ou bien James Harren n’ont pas hésité à partager sur leur compte Instagram les hommages qu’ils ont rendu au mangaka.
Mes pensées vont bien évidemment à la famille et aux proches d’Akira Toriyama.
À ce rythme, la rubrique va s’appeler The Amazing Month. En effet, cela fait 4 semaines que je ne couvre pas. Je sais, je sais, ce n’est pas grave, mais je cumule du retard sur mes lectures hebdomadaires, et donc sur les autres aussi.
Du coup, voici, une newsletter qui regroupe quatre semaines de lecture. Afin de préserver de la place - et de m’éviter plus de travail -, il n’y aura pas de jolies couvertures ni de coups de cœur.
Gay Punk Comics
J’adore le concept de 2000 AD, ce périodique britannique anthologique. Chaque semaine, nous y trouvons des courtes séquences de BD réalisées par des auteurs différents avec des tonalités et des thématiques différentes, une sorte de LE JOURNAL DE SPIROU version post-apo et nihiliste pour un public adulte et averti. Je ne reviendrai pas sur le long parcours du magazine. En revanche, je peux citer quelques noms d’auteur qui ont travaillé dessus bien avant de devenir les stars qu’on connaît aujourd’hui comme Alan Moore, Alan Davis, Simon Bisley, Garth Ennis, Grant Morrison, Brian Bolland, Kevin O’Neill, Dan Abnett, Carlos Ezquerra, Alan Grant,ou plus récemment Kev Walker et Al Ewing, ainsi que le réalisateur de clips Chris Cunningham. Beaucoup de beau monde (beaucoup d’hommes) ont donc participé à cette légende.
Depuis la création du magazine, un autre est apparu, un mensuel cette fois. Basé sur la notoriété du personnage de Judge Dedd, JUDGE DREDD MEGAZINE [jeu de mots entre magazine et MegaCity One, la ville de Judge Dredd - NdR] est un mensuel avec plus de pages et des histoires plus longues. Mais, le principe est le même chaque BD est une partie d’une histoire complète qui s’étale sur plusieurs numéros.
Je ne lis pas de manière régulière les deux magazines, mais je suis l’actualité afin de savoir si une histoire peut m’intéresser. Cela peut être parce que les auteurs me plaisent, ou parce que l’une des séries revient. Parmi ces dernières, je suis religieusement les aventures de Devlin Waugh, un détective du paranormal dans l’univers de Judge Dredd. Depuis quelques années déjà, ce vampire gay qui a fait ses armes au Vatican a le droit à des aventures écrites par Ales Kot, scénariste de génie mais bien trop absent à mon goût. Si son histoire de départ partait d’une grosse blague - à savoir que le sextoy fétiche de Devlin se retrouve possédé par un démon -, les récits ont été incroyablement captivants avec un discours politique profond, un récit complètement punk comme on en lit que très peu. Je recommande fortement la lecture.
Et justement, avec le numéro 465 de JUDGE DREDD MEGAZINE, le Devlin Waugh d’Ales Kot revient avec l’arc narratif NIGHTCLUBBING dessiné par Steven Austin dans lequel notre enquêteur va aller dans une boîte gay branchée cuir à la trace d’un tueur en série qui s’est donné le nom de The American. Cet épisode inspiré de l’esthétisme de Tom of Finland nous ramène dans le milieu gay des années 80/90.
Le numéro du mensuel comporte également une histoire de Si Spurrier sur un squall pas très gentil, une histoire de Demarco, P.I. assez cool écrite par Laura Bailey et superbement dessinée par Rob Richardson, ainsi que deux hommages à deux artistes iconiques de 2000 AD décédés l’année dernière, Ian Gibson et John Burns. Je recommande donc la lecture !
La puissance de l’Omniverse
La fin de l’arc de BATMAN / SUPERMAN: WORLD’S FINEST est assez intéressante pour qu’on s’y attarde sans trop de spoils. Ce numéro 24 voit donc la conclusion du retour de Boy Thunder devenu adulte et portant maintenant le nom de Magog, personnage iconique et central de KINGDOM COME de Mark Waid [actuel scénariste de BATMAN / SUPERMAN: WORLD’S FINEST] et Alex Ross. Ainsi, des versions de Superman et Batman d’un autre temps - quelque part plus candides que les versions actuelles - rencontrent ce personnage violent et sauvage qui incarne le meta-humain des comics des années 90 à lui tout seul.
Quelque part, Waid écrivait les origines du personnages montrant comment ce jeune disciple de Superman a pu tourner en super-guerrier. L’idée est intéressante, même si ce n’est pas trop le genre de délire que j’apprécie. Mais, certains points montraient qu’il avait une toute autre idée en tête, et elle se concrétise sur cette superbe page dessinée par Dan Mora qui conclut l’épisode.
Rétrospectivement, je trouve fabuleux que Waid ait pu raconter ce genre d’histoire, cela aurait été impossible entre NEW 52 et DARK NIGHTS: DEATH METAL tellement l’éditorial tenait les comptes des Terres parallèles de DC. En fait, même depuis INFINITE CRISIS - en gros toute l’ère Geoff Johns -, ce genre de conclusion aurait été compliquée à mettre en place. Autant le dire, l’Omniverse - concept un peu imperceptible - ouvre un ensemble de possibilités aux auteurs et autrices de DC que la limitation du multivers ne permettait pas.
Pour être plus précis, si Mark Waid avait écrit la même histoire avec la même contrainte de Multivers, la fin de son histoire était immuable, nous aurions lu des Batman et Superman du passé voir se construire l’avenir dystopique de KINGDOM COME. Ici, l’auteur a vu une porte entre ouverte, s’est glissé dedans, et nous balance une grosse surprise finale. J’aime bien être surpris par ce que je lis, merci Mark Waid pour ça !
Energon Universe présente…
Je commence cet encart sur l’Energon Universe avec un titre qui n’en fait pas partie. En effet, G.I. JOE: A REAL AMERICAN HERO n’est pas inclus dans le grand plan de Robert Kirkman, mais le titre de Larry Hama continue son aventure de bien belle manière. Il manque peut-être un léger accompagnement au lectorat curieux pour lui présenter tel ou tel personnage, mais l’histoire est vraiment tout ce qu’on attend. En plus, depuis l’arrivée de la série chez Image Comics, Hama retrouve un dynamisme un peu perdu chez IDW Publishing rappelant l’efficacité de ses écrits sur la série chez Marvel Comics. Sinon, lorsque je regarde les couvertures, je suis toujours un peu déçu qu’Andy Kubert ne signe pas les pages intérieures. Puis, en voyant les planches de Chris Mooneyham, je suis nettement moins déçu ; tout est très beau !
Côté Energon Universe, le vrai, le deuxième épisode de COBRA COMMANDER est excellent ! Joshua Williamson donne une vraie voix au Commandant Cobra, un misanthrope antipathique mais terriblement sympathique à suivre. De même, il développe rapidement et efficacement Ripper et Buzzer. J’ai hâte de lire la suite pour voir le traitement que le scénariste réserve à Zaranna, et si nous verrons d’autres Dreadknoks. En tout cas, le fan de G.I. Joe que je suis est hypé !
Et le fan de G.I. Joe continue d’être pleinement satisfait avec DUKE #3 également écrit par Joshua Williamson avec, cette fois, Tom Reilly aux dessins et Jordie Bellaire aux couleurs. Le travail sur le personnage de Duke est rudement bien mené, et l’utilisation de Baroness est vraiment chouette. Je n’ai pas pas l’impression que Williamson décompresse son histoire, il a toujours quelque chose de pertinent à dire ou à montrer. Le travail est exemplaire.
VOID RIVALS est la série que j’aime le moins de l’Energon Universe (désolé Robert !), mais sa lecture reste très agréable. Robert Kirkman et Lorenzo DeFelici continuent de développer un univers intéressant. J’avoue, j’ouvre chaque numéro en espérant voir apparaître un Transformer, je pense que cela fausse un peu mon jugement. Bon, vous l’aurez compris pas de trace de robot géant dans ce septième numéro…
Mais, les robots sont bien présents dans TRANSFORMERS #6. Heureusement ! Sinon, ça serait aussi intéressant qu’un film de Michael Bay. C’est donc sans Mark Wahlberg qui fait du Mark Wahlberg que la série de Daniel Warren Johnson termine son premier arc avec une énorme baston formidable à suivre grâce au style de l’artiste. Il y a une page complètement dingue, et des robots géants qui font des trucs de robots géants ! L’instant émotion de cet épisode n’a pas spécialement fonctionné sur moi, j’ai trouvé le sacrifice un peu trop rapide. En revanche, les conséquences sont très prometteuses. La série n’est pas seulement du grand spectacle, l’histoire est passionnante à découvrir.
La flamme s’éteint
Un album prélude et trente numéros plus tard, FIRE POWER touche à sa fin ! La série de Robert Kirkman et Chris Samnee - accompagnés de Matt Wilson aux couleurs et Rus Wooton au lettrage - se termine avec un épisode qui condense toutes les forces de la série, à savoir une saga familiale passionnante et touchante, et des scènes d’action percutantes.
Finalement, pour un épisode plus long qu’accoutumé, il n’y a pas grand chose à dire à part que le lecteur fidèle que je suis est très satisfait de cette conclusion.
Arachnophobe ?! NOOOOOOON !!!!!
Une série événement vient de commencer chez Marvel : SPECTACULAR SPIDER-MEN. Il s’agit d’une série qui réunit les deux Spider-Men, Peter Parker et Miles Morales, dans une aventure commune. À la différence des deux précédentes mini-séries SPIDER-MEN, il ne s’agit pas d’une histoire autour du multivers. Le premier épisode montre une histoire dans la plus grande tradition de Spider-Man, comme pour faire écho au jeu vidéo SPIDER-MAN 2 sorti récemment sur PlayStation 5.
L’histoire est signée Greg Weisman, auteur de séries TV telles que GARGOYLES, YOUNG JUSTICE, STAR WARS REBELS, et THE SPECTACULAR SPIDER-MAN (aucun rapport), qui n’est pas à son premier comic book. Il écrit en ce moment la suite de GARGOYLES chez Dynamite, et il avait signé aussi le très sympathique STAR WARS: KANAN THE LAST PADAWAN - dans lequel nous admirions les planches de Pepe Larraz en devinant qu’il allait devenir une star des comics plus tard. Il connaît donc les codes de la bande dessinée, et il profite de son expertise de concepteur de dessin animé pour enfants pour rendre ses scripts dynamiques et immédiatement prenants. Les premières pages suffisent pour comprendre le cœur de la série - le duo que forme Peter et Miles - et pour savoir que nous allons prendre du plaisir.
L’épisode commence avec un combat entre nos Web-Slingers et un Chacal géant - avec un superbe design signé Humberto Ramos, petit à petit Weisman va nous contextualiser tout ça montrant, sur douze semaines, la construction de la relation entre les deux Spider-Man qui ont décidé de s’accorder du temps ensemble, loin de toutes les préoccupations de super-héros (bien évidemment, c’est raté !). Le duo fonctionne très bien, Peter n’est pas présenté comme un mentor ou un second père, il considère Miles comme son égal. Ainsi, nous évitons les sempiternelles redites et nous vivons une superbe aventure de deux supers qui veulent se détendre. Action, beaucoup d’humour, des superbes dialogues, et des dessins d’Humberto Ramos plus en forme que jamais, SPECTACULAR SPIDER-MEN #1 est définitivement un coup de cœur pour moi.
Les comics en horreur
Le titre de la rubrique est un vilain calembour, j’aime toujours autant les comics - tout j’aime en parler -, mais je vais me pencher sur les nombreux récits horrifiques publiés pendant ces 4 semaines. Si le manque de place ne me permet pas de mettre en avant mes coups de cœur de cette période, la plupart d’entre eux sont dans cette rubrique.
Chez DC, la maxi-série JOHN CONSTANTINE, HELLBLAZER: DEAD IN AMERICA continue avec un deuxième épisode dans lequel Constantine retrouve une vieille connaissance [bon, j’ai dû googleliser pour faire le lien, j’avoue] afin de remonter la piste vers la créature des marais comme le lui a demandé Dream. Peu importe si certaines références m’ont manqué, le récit de Si Spurrier - magnifiquement mis en images par Aaron Campbell - se lit tel quel. Le petit groupe est toujours aussi intéressant, Constantine est vraiment imparfait, et les retournements de situation sont chouettes.
Chez Marvel, l’horreur est portée par deux séries : INCREDIBLE HULK dont je parle plus en détails plus bas, et la fabuleuse maxi-série G.O.D.S. de Jonathan Hickman et Valerio Schiti. Bien que plus fantastique que horrifique, le titre a de nombreux points communs avec HELLBLAZER, mais le ton que Hickman donne à sa série et la manière avec laquelle il construit son univers donnent une personnalité forte au titre. Ce cinquième épisode s’intéresse plus en détails à Mia, la dernière recrue de The-Natural-Order-of-Things, qui va donner un coup de main à Wynn. Tout comme l’épisode de JOHN CONSTANTINE, HELLBLAZER: DEAD IN AMERICA, ce numéro développe un univers à part entière tout en servant le récit principal de la série. L’épisode est cool, l’univers est mortel, l’intrigue est passionnante, et la construction est fascinante.
À mon humble avis, un nouveau titre Marvel pourrait facilement s’inscrire dans cette catégorie. En effet, le premier épisode de ULTIMATE X-MEN est vraiment effrayant. La série de Peach Momoko suit Hisako Ichiki dans ce nouvel univers Ultimate. Elle est littéralement hantée par une entitée sombre et obscure qui lui rappelle le terrible événement qui a fait disparaître son meilleur ami. Assez loin du contexte politique de cet univers [une résistance super-héroïque se forme dans un monde fasciste], ce premier épisode se lit et s’apprécie même sans rien connaître à ce que Jonathan Hickman a mis en place. Tout comme sur DEMON DAYS, Momoko construit un univers inspiré des mythologies japonaises. Ici, il s’agit des histoires de monstres et de fantômes. Certaines images sont glaçantes, et l’histoire est tout aussi effroyable. Encore une très bonne lecture que l’artiste japonaise nous propose au sein de l’équipe de Marvel Comics. Chapeau !
Lorsqu’on me parle de comics d’horreur, je pense immédiatement à ICE CREAM MAN, même si nous parlons plus d’épouvante que d’horreur. À vrai dire, le terme horreur n’est pas volé, parce que les histoires de W. Maxwell Prince et Martin Morazzo s’intéressent avant tout sur la nature humaine et comment elle peut nous bousiller de l’intérieur. Dans ce numéro 38, nous visitons Garyland, une sorte de centre de détention où vivent des Garys. Un jour, Gary 59 pète un plomb et avertit 14 et 38 de l’existence d’un monde où les gens ne mangeraient pas seulement de la glace à la vanille. Cela paraît stupide ? Mais, l’épisode est troublant et poétique. Je suis toujours un grand fan de cette série.
Autre série que j’adore suivre, PHANTOM ROAD de Jeff Lemire et Gabriel Walta Hernandez nous propose un épisode exceptionnellement efficace avec une maîtrise parfaite de l’art séquentiel. En effet, les auteurs nous présentent en quelques pages seulement les drames qui ont touché Dom et Birdie, ce qui va aussi les rapprocher. La séquence est géniale, et le travail de Jordie Bellaire aux couleurs y est pour beaucoup.
Lemire propose également la série FISHFLIES, un titre horrifique où une jeune fille se lie d’amitié avec une mouche géante - qui est en réalité un criminel tellement rongé par la culpabilité qu’il s’est métamorphosé. La série est remarquable avec un style si particulier (Lemire dessine le titre) et toujours des histoires autour de la famille, thème récurrent chez l’auteur mais qu’il parvient toujours à aborder d’une manière différente. Ce cinquième numéro semble annoncer la fin de l’histoire, mais c’est toujours très chouette.
Justement, en parlant de Bellaire, la coloriste travaille également sur l’excellente série W0RLDTR33 de James Tynion IV et Fernando Blanco. Le numéro 8 apporte de nouveaux éléments à l’intrigue comme le rôle de Winter et son positionnement face à l’Undernet, ainsi que le secret de Liam. L’épisode repose énormément sur les dialogues que Blanco rend très agréables à suivre.
Bien qu’il ne s’agisse pas d’horreur à proprement parlé, l’univers des séries THE SIX FINGERS et THE ONE HAND emprunte énormément aux thrillers façon SEVEN, dans un univers futuriste qui s’inspire de BLADE RUNNER tout en ayant sa propre personnalité. Après un premier épisode de THE ONE HAND, le premier de THE SIX FINGERS montre un autre aspect de cet univers tout en ayant le même fil conducteur, avec une tonalité très différente. J’ai un peu l’impression de voir une version BD de la Trilogie de Lucas Belvaux dans le sens où les personnages cohabitent dans le même environnement avec des arcs narratifs qui se croisent, mais chaque œuvre raconte une chose différente la rendant autonome. Ainsi, la série de Dan Watters (scénario) et Sumit Kumar (dessin) s’intéresse à Johannes Vale, un étudiant en archéologie qui fait un boulot d’usine en même temps. Nous allons ainsi découvrir un personnage assez peu agréable (mais passionnant) qui va nous emmener dans une histoire inquiétante.
De son côté, RAM V continue de travailler son détective sur le point de partir à la retraite, et de le mettre dans une sale posture. Le second épisode de THE ONE HAND est tout aussi prenant que le premier, et les dessins de Laurence Campbell sont toujours fantastiques.
Fall of X
X-FORCE est sur sa dernière ligne droite. Benjamin Percy semble prendre son temps sur ce numéro 49 avec l’équipe qui limite boit le thé avant de partir arrêter le plan du Beast nazi. Mais, l’épisode gagne en intérêt lorsque le clone de Beast retrouve son vieil ami, Wonder Man. Je ne suis pas super emballé, mais j’avoue être impatient de lire la conclusion de la saga du Beast nazi qui est la chose que j’ai préféré des histoires de Percy sur l’ère Krakoa.
Par contre, SABRETOOTH WAR, l’arc qui conclut sa série WOLVERINE et la trilogue sur Sabretooth, se situe dans ce que j’aime le moins. J’avoue avoir trouvé intelligent de tuer Quentin Quire pour utiliser sa relation avec Phoebe afin de faire progresser l’histoire dans le numéro 44. Malheureusement, ce n’est qu’un détail ; WOLVERINE #45 redevient barbant… même si la patte de Victor LaValle se fait plus ressentir sur ce numéro. Par contre, j’ai l’impression que cela fait dix épisodes que Logan a pris un Blackbird pour aller affronter Sabretooth, il ne sert vraiment pas à grand-chose pour le moment.
DEAD X-MEN est un peu tout le contraire avec un scénario qui ne se prend pas la tête, une situation super fun et un aventure qui va toujours de l’avant. Steve Foxe s’éclate à écrire cela. Par contre, la tripotée d’artistes rend cela un peu brouillon, chacun semblant ne pas avoir assez d’espace pour s’exprimer.
RESSURECTION OF MAGNETO est certainement le truc le plus Claremonesque que l’ère Krakoa des X-Men ait proposé, la métaphysique croise l’univers des mutants et mutantes de Marvel. Ce deuxième numéro - toujours parfaitement mis en images par Luciano Vecchio - commence en revenant sur les événements mystérieux de GIANT-SIZE X-MEN: MAGNETO avant de retracer le parcours du maître du magnétisme depuis la naissance de la nation mutante. L’épisode est vraiment réussi sur l’approche du personnage, et l’utilisation de Storm est parfaite.
Maintenant, parlons des choses sérieuses ! RISE OF THE POWERS OF X #2 de Kieron Gillen et R.B. Silva est clairement une lecture importante pour la conclusion de l’ère de Krakoa. Le Professeur Xavier fait un choix, et il emmène avec lui une équipe à qui il doit mentir (en partie) comme s’il se sentait obligé de réparer ce qu’il a fait. Jamais je n’ai autant ressenti l’esprit de Jonathan Hickman dans les récits de Gillen depuis le début. Le scénariste parvient à mélanger tout ce qu’il a apporté au grand plan de cette saga avec un travail sur les personnages assez époustouflant. La construction d’INFERNO à cet épisode est juste incroyable. Vivement la suite !
INVINCIBLE IRON MAN #15 et X-MEN #32 ne sont pas de simples tie-ins. Même si l’intrigue avance lentement dans ces titres, elle apporte des éléments nouveaux à celle de FALL OF THE HOUSE OF X. Aussi, Gerry Duggan en profite pour faire des choses attendues mais jamais exploitées sur cette période comme réunir Magik, Kate Pryde et Lockheed dans une aventure.
Enfin, dans FALL OF THE HOUSE OF X #3… eh bien, je trouve Lucas Werneck fatigué. Il y a de beaux moments, mais la rencontre entre les stations S.W.O.R.D. met du temps avant de devenir iconique. L’histoire ressemble à un épisode de X-MEN par Duggan, je trouve que l’intrigue ne focalise pas assez sur le côté grandiose qu’on attendrait de ce final. Il est là, mais il y a tous ces petits moments qui pouvaient se passer à côté qui rendent le tout moins épique et moins dramatique. Par contre, tout autour d’Orchis est sensationnel. L’écriture d’Alia Gregor est vraiment bonne, et la vraie nature de la chute de la Maison de X se révèle enfin. Clairement, le crossover à venir entre X-Men et Avengers trouve ses fondations ici.
En vrac
ACTION COMICS #1063. J’avais beaucoup trop d’attentes concernant cette histoire de Superman écrite par Jason Aaron. Le concept et la conclusion sont sympa, mais c’était vraiment trop long.
AMAZING SPIDER-MAN #44. GANG WAR se termine avec une grosse baston, sans réelle surprise finale, mais c’était fun tout le long et le voyage était plaisant.
AMAZING SPIDER-MAN #45. J’ai l’impression d’avoir raté l’histoire autour de la tante de Mary Jane, mais ce nouvel arc magnifiquement dessiné par Carmen Carnero commence plutôt bien !
AVENGERS #11. J’en avais un peu marre des grosses bastons décérébrées avec les enjeux de l’univers à la clef. Cela tombe bien, Jed MacKay nous offre un petit épisode bien fun dans la tradition des anciennes aventures des Avengers. En plus, cela lui permet de préparer la suite des événements ! Vraiment cool !
BIRDS OF PREY #7. Un nouvel arc narratif commence avec une nouvelle formation autour de Black Canary et un nouvel artiste, le très talentueux Javier Pina.
GREEN ARROW #9. La série aurait dû s’arrêter au sixième numéro, mais Joshua Williamson ne voulait pas lâcher la Arrow Family. Je ne suis pas déçu. La série trouve une nouvelle vie sur les braises de BEAST WORLD, tout en nous ramenant l’un des traumatismes récents de l’univers DC. Pour réhabiliter l’idée ? Je l’espère !
GREEN LANTERN #9. L’histoire de Jeremy Adams passe à la vitesse supérieure nous promettant une nouvelle étape aussi plaisante que la précédente. Xermanico est aux dessins, le scénariste lui réserve des moments incroyables avec une alternance entre le grandiose et l’épique.
IMMORTAL THOR #7. La fable bordélique (dans le bon sens du terme) de Loki continue avec une question finale qui mérite d’être posée. Al Ewing profite pleinement du talent de son artiste, Martin Coccolo, pour nous offrir un conte complètement fou.
IMMORTAL HULK #8. J’ai l’impression que ce deuxième arc de la série peut se résumer par “Thor s’assied pour écouter quelqu’un lui raconter une histoire”. Sinon, au jeu du Qui est, je pense que je perdrais à la question “est-elle la mère de Thor ?”.
INCREDIBLE HULK #9. Un nouvel arc commence avec les dessins de l’artiste invité Danny Earls dont la prestation est somptueuse. L’histoire de Phillip Kennedy Johnson est toujours réussie tout en déroulant un fil rouge captivant.
MIGHTY MORPHIN POWER RANGERS #117. Alors que la contre-attaque des Rangers se prépare, Melissa Flores est en train de réaliser le fantasme de nombreux et nombreuses fans.
NIGHTWING #111. Batman et Nightwing vont enquêter ensemble sur un crime laissant un enfant orphelin, une histoire que nos deux héros connaissent bien. Ce début d’arc est assez chouette.
POISON IVY #20. Ses origines revisitées et modernisées de Poison Ivy font plaisir. En plus, les mascus vont détester, une autre bonne raison de se délecter de cette histoire !
RADIANT BLACK #28.A / RADIANT BLACK #28.B. Les histoires dystopiques avec un seul Radiant Black amorcent leur convergence. Tout est possible, même si je ne suis toujours pas très fan du scindement en deux numéros, beaucoup de passages auraient pu être réduits.
RARE FLAVOURS #4. Même quand tout part en vrille, le gimmick de la série n’est pas oublié. Sinon, Ram V et Filipe Andrade tiennent là un nouveau chef d'œuvre.
SHAZAM! #9. J’ai l’impression que Mark Waid a raconté ce qu’il avait à raconter, il s’en va du titre dans quelques numéros, son nouvel arc semble être plus une obligation contractuelle qu’un véritable ajout. Au moins, c’est bien dessiné par Emanuela Lupacchino.
TEENAGE MUTANT NINJA TURTLES #149. Route vers le numéro 150, mais épisode un peu barbant.
THE FLASH #6. Si Spurrier et Mike Deodato Jr continuent leur run brilliant. La famille de Wally West est au centre de l’histoire, et la révélation sur la défaillance de la Speed Force vient tout chambouler.
THUNDERCATS #2. Declan Shalvey a tout à fait compris comment rendre une histoire captivante, la parfaite petite équipe du dessin animé rencontre alors des événements qui la divisent, et ce n’est pas fini !
TITANS #8. Un nouvel arc commence. Tom Taylor dresse le bilan de BEAST WORLD avec des conséquences assez bien trouvées qui rééquilibre les rôles dans le groupe. J’aime beaucoup, en plus Stephen Segovia offre une belle prestation graphique.
ULTIMATE SPIDER-MAN #2. J’adore la relation que Peter entretient avec sa fille May autour de leur petit secret, c’est vraiment réussi. J’adore le running gag avec Shocker qui construit aussi bien le héros qu’il détend l’atmosphère. J’aime beaucoup les dialogues et ce qui se met en place. Dommage que les clins d'œil viennent encore gâcher la fête, moins que dans le premier mais ils ne sont suffisamment pas subtiles pour ressembler à des blagues potaches.
WEATHERMAN VOL. 3 #3. La série a toujours un problème de rythme, mais Jody Leheup compense avec des moments marquants. En plus, Nathan Fox avec des dessins sublimes, de quoi pardonner certaines fautes.
Je vous souhaite une incroyable semaine (ou un incroyable mois ?) remplie de bons comics à lire. À bientôt !