THE AMAZING WEEK #60 : une histoire qui a du mordant
Retour sur le final de BLOOD HUNT, la saga de Jed MacKay et Pepe Larraz
Aux Etats-Unis, la distribution des comics est bien rodée. Depuis les années 90 lorsque la distribution des livres à privilégier le direct market. Ainsi, les éditeurs dévoilent leurs nouveautés trois mois à l'avance, incitant les lecteurs à précommander leurs titres préférés en librairie spécialisée, les fameux comic shops.
Tous les mois, ces sollicitations détaillées, incluant couvertures, équipes créatives et résumés, arrivent à donner envier, mais ils peuvent sembler révéler trop d'éléments sur les résolutions des intrigues en cours. Bien évidemment, les équipes éditoriales et créatives font tout pour éviter de trop en révéler, soit en utilisant des couvertures (trop ?) génériques, ou en écrivant des synopsis volontairement vagues. Malgré quelques ratés, la majorité des éditeurs parviennent à garder le suspense, comme Marvel l'a fait avec le twist de STEVE ROGERS: CAPTAIN AMERICA #1.
Dans le même ordre d’idées, DC Comics tease à fond la gamme ABSOLUTE qui démarrera tout de suite après la fin de DAWN OF DC. Pourtant, rien de ce qui est dévoilé ne révèle les liens entre la conclusion de la saga de Mark Waid et Dan Mora, ABSOLUTE POWER, et la série de titres lancée par Scott Snyder, DC préférant communiquer autour des équipes créatives engagées et la tonalité de cet univers.
Cependant, la révélation est parfois plus compliquée à dissimuler, et les équipes éditoriales doivent être malignes. Justement, Tom Brevoort vient de relever le défi brillamment avec BLOOD HUNT. Si les sollicitations des prochains mois montrent les titres qui seront affectés par la saga de Jed MacKay et Pepe Larraz, la surprise finale du dernier épisode a bien été préservée. Il aurait été vraiment dommage d’apprendre cela via les sollicitations. Cela aurait en plus gâcher le cliffhanger de BLOOD HUNT #4. Pour moi, la saga est une réussite éditoriale rien que pour ça !
Revenons sur la fin de BLOOD HUNT qui est, tout simplement, un arc narratif de la série AVENGERS auquel Marvel a donné beaucoup de moyens. Dessiné par Pepe Larraz, les 5 épisodes vont forcément attirer les fans de l’artiste espagnol en plus de promettre une série visuellement époustouflante.
De ce point de vue-là, BLOOD HUNT m’a laissé un peu sur ma faim. Certes, il y a des moments tout simplement épiques, mais le récit de Jed MacKay ne joue pas avec les autres forces narratives de son artiste.
La mini-série est aussi un blockbuster un peu décérébré où la révélation du véritable ennemi arrive en plein milieu, préférant jouer avec le sensationnel plutôt que de dessiner des enjeux solides. Les motivations de l’ennemi ne sont pas à la hauteur d’une saga mise en avant grâce à ses très nombreux tie-ins.
Jed MacKay fait tout bien, il sait que son histoire est le point de pivot des séries régulières qu’il écrit, et que les véritables enjeux sont là. Ses personnages font des choix difficiles afin de combattre des ennemis qui sont aussi puissants qu’ils n’ont pas de charisme.
Au-delà de l’histoire, BLOOD HUNT est un joli exemple de la tendance actuelle des comics à aller piocher dans les comics des années 90. La saga commence en répétant des événements déjà lus dans la série NEW WARRIORS en 1993. À l’époque, tous les personnages qui manipulaient la Dark Force étaient déjà attaqués de la même façon que dans l’introduction de la saga de MacKay et Larraz. Aussi, l’un des récits de référence est une saga - que je ne connais pas - de Blade écrite par Ian Edginton publiée en 1994 dans les pages de BLADE: THE VAMPIRE-HUNTER, titre qui est l’inspiration du film de 1998.
Je vous souhaite une incroyable semaine remplie de bons comics à lire. À bientôt !