THE AMAZING WEEK #79 : critiques venues de la Terre-6160
Salve de critiques de titres de la nouvelle gamme Ultimate !
Autant dire que le lancement de ce nouvel univers Ultimate ne m'a pas emballĂ© de suite. Je parle bel et bien de ma dĂ©couverte de la mini-sĂ©rie ULTIMATE INVASION, du one-shot ULTIMATE UNIVERSE, et du dĂ©part de ULTIMATE SPIDER-MAN, pas de lâannonce en soit.
Comme vous lâavez certainement compris Ă force de me lire, compter sur ma fibre nostalgique nâest pas un bon un moyen dâattirer mon attention. Le lancement premier univers Ultimate est clairement un trĂšs bon souvenir de lecteur de comics. Malheureusement, la promesse nâa pas tenu bien longtemps Ă cause dâun Mark Millar, Ă force de vouloir casser les codes et dâappuyer sur le cĂŽtĂ© edgy, a fini par vider de tout intĂ©rĂȘt ses X-Men, et la reprise des Ultimates aprĂšs son dĂ©part a Ă©tĂ© une catastrophe. Finalement, seul le titre ULTIMATE SPIDER-MAN de Brian Michael Bendis est restĂ© dans les annales, me permettant de dĂ©couvrir en temps rĂ©el les aventures en comics dâun jeune Peter Parker. Bref, je ne suis pas spĂ©cialement attachĂ© Ă la premiĂšre mouture de lâunivers Ultimate.
Non, ce qui mâa gĂȘnĂ© avec le dĂ©part de cette nouvelle version, câest la mise en place et la forme. Jonathan Hickman, initiateur du projet, nous balance sur la Terre-6160 ressemblant Ă un monde jetable qui va introduire le retour de la Terre-1610. Il sâamuse alors Ă ĂȘtre iconoclaste dans un script qui ressemble Ă du Mark Millar (inspirĂ©), comme si changer considĂ©rablement certains personnages de lâunivers Marvel original Ă©tait suffisant pour ĂȘtre cool. La mini-sĂ©rie se lit trĂšs bien, il y a des concepts rigolos, mais il manque un liant sympathique qui donne envie, qui ne donne pas lâimpression de lire un Ă©pisode WHAT IF gros budget.
Le one-shot ULTIMATE UNIVERSE montre la vĂ©ritable couleur de la Terre-6160 dans un concept ultra intĂ©ressant. Les super-hĂ©ros font former une rĂ©sistance contre un pouvoir fasciste qui a supprimĂ© toute libertĂ© individuelle, mais qui a un pouvoir considĂ©rable sur lâopinion publique faisant passer cette rĂ©sistance pour un groupe terroriste. Nous sommes tellement proches de la rĂ©alitĂ© que la dystopie dans laquelle nous plonge Hickman devient passionnante. Et le concept de super-hĂ©ros prend un tout autre sens que celui de la Terre-616.
AprĂšs lecture du one-shot, jâavais tout de mĂȘme lâimpression que la mini-sĂ©rie mâavait fait du mal, et donc jâai entamĂ© la lecture de ULTIMATE SPIDER-MAN par simple curiositĂ©. Les wink-wink de certains moments mâont fait grincer les dents ; je nâarrivais pas Ă mâemballer.
JâĂ©tais peut-ĂȘtre un peu chafouin ou blasĂ©, je ne sais pas.
En tout cas, malgré ces petits moments, ce que je lisais me plaisait. Puis, je me suis pris au jeu. De plus en plus.
Maintenant, les trois titres issus de cet univers (sur quatre) que je suis font partie de mes lectures préférées du moment. Rien que ça !
ULTIMATE SPIDER-MAN #5. Le Tisseur de la Terre-6160 se fait trÚs discret dans cet épisode . En effet, ce dernier focalise sur le Harry Osborn de cet univers. Jonathan Hickman y développe sa relation avec son pÚre tout en créant une motivation assez proche de celle de Peter Parker. Bien évidemment, la maniÚre de faire entre Green Goblin et Spider-Man diffÚre, mais cela échappe complÚtement à notre héros préféré.
ULTIMATE SPIDER-MAN #6. La situation force Peter Parker Ă se confronter Ă sa famille. Ainsi, Jonathan Hickman conclut son premier arc qui a su garder une ligne directrice claire. Lâauteur a un plan, il sây tient, et je trouve que lâhumour mĂ©ta fonctionne bien mieux lorsquâil est subtile, voire suggĂ©rĂ©. Je me rappelle encore soupirer trĂšs fort sur les deux ou trois premiers numĂ©ros, mais jâai vraiment pris du plaisir sur les derniers.
ULTIMATE SPIDER-MAN #7-11. La sĂ©rie continue de construire un univers solide et cohĂ©rent autour du Tisseur. Jonathan Hickman Ă©crit une sĂ©rie qui ne repose pas sur lâaction, mais sur le principe de lutte pour la libertĂ© face Ă lâoppression. Les personnages discutent beaucoup, les relations sont bien dĂ©finies, les Ă©changes entre les protagonistes sont passionnants Ă suivre, et les menaces qui sâinstallent sont toutes aussi intĂ©ressantes. Jâai souvent lâimpression de lire un titre indĂ©pendant
ULTIMATE SPIDER-MAN #12. Ăpisode de NoĂ«l en famille, et quel Ă©pisode ! Jonathan Hickman dĂ©veloppe ses personnages, tout en Ă©tendant le cercle familial en faisant intervenir la belle-famille de Peter. LâĂ©pisode se termine avec un sacrĂ© twist, la sĂ©rie va certainement commencer lâannĂ©e 2025 en beautĂ©.
ULTIMATE X-MEN #4-10. MĂȘme si les choses se dĂ©roulent dâune maniĂšre trĂšs diffĂ©rente de lâunivers 616, les aventures de Spider-Man 6160 restent balisĂ©es, Hickman y conserve les codes et sâamuse avec nos attentes. Par contre, Peach Momoko ose quelque chose de trĂšs diffĂ©rent pour sa sĂ©rie ULTIMATE X-MEN. Elle sâĂ©loigne volontairement des figures attendues de la licence afin de focaliser sur un jeu groupe dâadolescentes asiatiques. Pourtant, lâartiste propose un univers qui respecte certains codes des X-Men. Jâadore tout ce que je lis.
ULTIMATES #1. Ce premier numĂ©ro fait suite Ă ULTIMATE UNIVERSE, sauf que Jonathan Hickman laisse la place au scĂ©nariste Deniz Camp. Lâauteur ose un Ă©pisode assez introductif avec une forme plutĂŽt convenue [une Ă©quipe dĂ©jĂ formĂ©e recrute de nouveaux membres], mais la façon de faire est assez intĂ©ressante. La sĂ©rie propose un compte Ă rebours qui devrait nous conduire Ă la premiĂšre grande saga de ce nouvel univers UItimate. Juan Frigeri sâamuse avec le design imposĂ© par Bryan Hitch afin de proposer des looks assez terre-Ă -terre mais trĂšs modernes. Jâaime beaucoup comment lâartiste sâapproprie tout cela. Camp est aussi trĂšs bon dans son rĂŽle.
ULTIMATES #2-3. Deniz Camp est dĂ©finitivement un scĂ©nariste Ă suivre. Fan des annĂ©es 90, son Ă©criture va Ă lâessentiel, mais ses rĂ©cits proposent une grande profondeur. Vu le contexte de lâunivers 6160, ce nâest pas Ă©tonnant que les histoires soient politiques, mais Camp met du cĆur Ă l'Ćuvre. Sa maniĂšre dâĂ©crire Captain America est exemplaire, poussĂ© par ses valeurs il affronte une figure mĂ©taphorique du capitalisme afin de sauver lâAmĂ©rique. La sĂ©rie a aussi de grandes scĂšnes dâaction, de lâhumour, et une direction vraiment inattendue.
ULTIMATES #4. Cet Ă©pisode est certainement le meilleur de lâannĂ©e. J'Ă©tais un peu déçu de voir que Phil Noto remplaçait Juan Frigeri mais, aprĂšs lecture, le choix de lâartiste fait complĂštement sens. Sâil faut penser en 4 dimensions pour suivre lâĂ©pisode, jâai eu lâenvie pressante de le relire dâune autre maniĂšre afin dâen apprĂ©cier les subtilitĂ©s. Deniz Camp propose un moyen ultra malin pour constituer lâunivers 6160 et dĂ©velopper son Doom, tout en Ă©crivant un Ă©pisode dynamique.
ULTIMATES #5. Je me suis rendu compte dâun truc en lisant cet Ă©pisode. Si je trouve la lecture passionnante, ce nâest pas seulement parce que le rĂ©cit de Deniz Camp est efficace. MĂȘme avec un Ă©pisode simple dans lequel deux personnages sâaffrontent, il y a une sensation de dĂ©couverte que nous ne trouvons plus dans les sĂ©ries de lâunivers 616. En effet, ici, nous ne connaissons pas les protagonistes, ce qui les oppose, ce qui les unit, tout ceci est de la dĂ©couverte. Moi qui nâest pas trĂšs fan des sĂ©ries qui se dĂ©roulent dans des univers parallĂšles, je prends Ă©normĂ©ment de plaisir Ă dĂ©couvrir toutes ces choses nouvelles que celui-ci a Ă proposer.
ULTIMATES #6-7. LâĂ©quipe dâIron Lad a son premier affrontement contre un membre du Conseil du Maker. Elle n'Ă©tait pas prĂȘte. Lâavenir des Ultimates est vraiment excitant.
ULTIMATE UNIVERSE: ONE YEAR IN #1. Deniz Camp introduit Nick Fury de cet univers et de lâorganisation secrĂšte pour laquelle il travaille. Ce rĂ©cit est une tragĂ©die qui montre Ă quel point le Conseil est pourri jusqu'Ă la moelle. Nous apprenons Ă©galement des choses trĂšs intĂ©ressantes qui vont bouleverser les prochains Ă©pisodes de la sĂ©rie ULTIMATES. En plus, ce one-shot fait un rappel plutĂŽt bienvenu de la situation gĂ©opolitique de lâunivers 6160. Pour ne rien gĂącher au plaisir, les dessins soignĂ©s de Jonas Scharf subliment lâhistoire.
Je vous souhaite une incroyable semaine remplie de bons comics Ă lire. Ă bientĂŽt !