The Game est peut-être le film le moins connu / cité de David Fincher. Pourtant, avec ce troisième film, le réalisateur nous emmène tambour battant dans une histoire assez dingue de conspiration qui lui permet de faire une critique acide de l’oligarchie.
La vie de riche, c’est chiant. On regarde des tableaux chiffrés, on envoie chier son personnel, on mange dans des restaurants chics où tout le personnel nous cire les pompes, tout nous est dû et cela semble normal. Du coup, lorsqu’on est riche, nous avons besoin de cadeau à la hauteur de notre richesse.
Conrad Van Orton (Sean Penn) l’a parfaitement compris, c’est pour cela qu’il offre un cadeau somme-toute particulier à son grand frère, Nicholas (Michael Douglas).
Le film maltraite son personnage, physiquement et moralement, afin de finalement faire sortir la petite part d’humanité qui lui reste. C’est surtout l’audience qui ne sait plus trop ce qui se passe, se laissant mener par une histoire qui devient de plus en plus dingue.
Bon, j’avoue, il y a des trucs un peu cheesy (encore plus, quand tu es concepteur de jeu), mais je me laisse prendre au truc à chaque fois. Il faut dire qu’il y a du rythme, que l’omniprésence de la musique (ce qui peut souvent m’agacé dans un film) arrive à intensifier le côté paranoïaque de l’intrigue, et la réalisation est vraiment excellente.
D’ailleurs, c’est rigolo, j’ai une image d’un David Fincher qui, avant Zodiac, aimait abuser d’effets de caméras, des trucs un peu tape à l’œil. Pourtant, la réalisation de The Game est assez sobre dans son ensemble. Il y a quelques effets légers mais ceux-là sont plus pour dynamisés une scène anodine, mais c’est plus classique que sur Panic Room notamment. Cette sobriété est vraiment classe et permet d’apprécier chaque instant à sa juste valeur.