Depuis quelque temps, j’entends régulièrement le terme de “pop française”. Lorsqu’on me dit ça, je pense à ces groupes de chez nous fortement inspirés de la brit pop comme ALINE, BB BRUNES ou ARCHIMÈDE. Mais, non, les gens qui employaient alors le terme “pop française” parlaient en réalité de ce qu’on appelle "variété". Une variété sélectionnée sur le volet pour la rendre plus crédible, comme s’il fallait novlanguer variété pour se sentir légitime d’en écouter.
Dans leur bouche, Daniel Balavoine, Serge Gainsbourg, ou Michel Berger n’ont jamais fait de la variété, mais de la pop française. Ironie du sort, la pop est en réalité le mot anglais qui désigne la variété, le mot est simplement plus sympa et il devient prétentieux qui ont lui colle le mot “français”.
Moi, j’aime bien écouter de la variété de temps en temps. De la bonne variétoch’ comme le disaient les vieux ! Pas plus tard que la semaine dernière, j’écoutais Ça Ne Tient Pas Debout de Michel Berger (1990) qui a une prod un peu douteuse, mais où figure “Le Paradis Blanc”, morceau de 6 minutes qui se tient bien. Par contre, j’ai toujours l’intime conviction que Berger ne savait pas comment terminer son morceau d’où la longueur. Sa dernière phrase chantée semble être un cri du désespoir, mais insatisfait il sent obligé de faire repartir la musique. Et hop, un petit fondu parce que ça ne se termine jamais, et on enchaîne avec des chants de baleine comme si cela allait bien fermer le truc. Ce passage me fait marrer à chaque fois, même si j’aime beaucoup la chanson.
Place au bruit du mois de janvier ! Bonne lecture !
Aucune review en janvier, j’étais trop focalisé sur le bilan de l’année et les projets à venir.
Par contre, ma shorlist annuelle des albums que j’ai préféré est disponibles avec 25 disques tous mortels. Aucun regret ? Aucun regret !
Les tracks du mois
Mon premier cri de joie en voyant une sortie de disque n’est pas sorti avec PISSED JEANS. Bon, je suis très content d’entendre de nouveaux morceaux du groupe, c’est indéniable. Mais, je m’attendais à une annonce depuis le temps que le groupe n’avait rien sorti. Ca fait un peu papy du noise rock, mais mes oreilles vieillissantes aiment bien.
Mon premier cri de joie en voyant une sortie de disque n’est pas sorti avec DRAHLA non plus. Mais, un nouveau morceau fait toujours du bien. Sauf que le groupe nous en livre un par an. Ça suffit, on veut un album maintenant !
(Ça sera chose faire le 5 avril prochain. Je suis joie.)
Mon premier cri de joie en voyant une sortie de disque n’est pas sorti avec ZEROPOLIS, mais un nouveau titre du duo français vivant à Londres est toujours le bienvenue.
Mon premier cri de joie en voyant une sortie de disque n’est pas sorti avec BRONSON ARM, puisque l’album était annoncé l’année dernière. Mais, je profite de cet article pour repasser la version album de “Conscious Confuser”.
(Ce n’était pas non plus avec USA NAILS, mais je ne peux pas ne pas partager "“Cathartic Entertainment”, hein.)
Non, mon premier cri de joie en voyant une sortie de disque est sorti lorsque j’ai découvert que les allemands de YC-CY sortaient un nouvel EP. Mais, écoutez-moi cet excellent titre qu’est “Figure of Speech”, un pur moment de disco gothique [je n’ai pas trouvé mieux comme qualificatif].
Et la découverte du mois vient de France ! SALA BIESTA, trio parisien, vient de sortir son premier album, un album très remarqué et c’est mérité. Ce noise rock mélancolique teinté de post-rock est vraiment classe.
Et l’excellent album de COWER a illuminé le début de février comme le laissait présager cet extrait diffusé le mois dernier, “Summoner”. Heavy !
Dans le rétro
UNSANE “Total Destruction”
Matador Records - 1994
Suite à la mort par overdose d'héroïne du batteur Charlie Ondras, le reste de UNSANE - Chris Spencer à la guitare/chant et Peter Shore à la basse - ne se laisse pas abattre et recrute le batteur de SWANS, Vincent Signorelli. Ce nouveau line-upne sortira qu'un seul album, ce Total Destruction, qui est un petit bijou.
La recette ne change guère depuis le précédent album si ce n'est le batterie plus massive, là où le jeu d’Ondras était plus rond. La production de Martin Bisi (SONIC YOUTH, SWANS...) va également dans ce sens avec la basse plus saturée et mieux mise en avant avec la guitare pouvant se faire plus discrète par moment.
Mais, la magie de ce disque ne se résume pas à sa technique. UNSANE crée un sentiment d'urgence qui anime les 38 minutes du disque : Spencer crache ses paroles avec une voix distordue donnant l'impression qu'il joue sa vie à chaque moment. L'association basse/batterie est en parfaite osmose déroulant chaque morceau avant de lui rouler dessus. Seule la guitare semble plus "raffinée" en balançant des riffs torturés qui, malgré le côté malsain, allège l'ensemble.
Concrètement, on se retrouve avec certains morceaux que je préfère de la discographie du groupe comme "S.O.S" qui a un côté blues en pleine descente de drogue, le mélancolique "Throw It Away" qui s'enchaîne avec le tonitruant "Broke" au refrain de guitare absolument mortel, ou le très efficace "Wayne".
La pochette, toujours aussi sanglante, est aussi l'une des plus belles du groupe.
Bref, tu l'auras compris, Total Destruction est un disque que j'adore. Il s'agit aussi du dernier disque avec Shore à la basse qui sera remplacé l'année d'après par Dave Curran et même si je respecte ce dernier, je regrette tout de même ce changement de bassiste mais, je reviendrai dessus en parlant du disque suivant.
À écouter sur : Spotify